Valoriser la production agricole locale pour retenir les talents et renforcer l’autonomie alimentaire de Saint-Martin

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    26/09/2024

    Fondateur de Lili’s Tropical Garden, Anthony Ashford a progressivement transformé son projet de jardin collectif en une véritable forêt nourricière rassemblant une diversité d’espaces végétales unique. Convaincu de la nécessité de travailler en cohésion avec les agriculteurs et néo-agriculteurs de l’ile, il entend promouvoir l’agriculture tropicale et sensibiliser les populations locales grâce à un centre de connaissances autour de la nature, la flore et ses vertus existantes.

    Pouvez-nous présenter votre parcours ?

    Anthony Ashford : Originaire de Saint-Martin, j’ai étudié la biologie, les sciences de la vie et de la terre, ainsi que l’agriculture, qui est mon domaine de prédilection. Pendant mes études et mes voyages, je revenais régulièrement à Saint-Martin, et je me demandais pourquoi – avec la diversité végétale présente sur l’Ile et très souvent utilisé dans le secteur pharmaceutique – l’agriculture n’était pas plus développée sur l’Ile. C’est ainsi que le projet est né. Après mes études, j’ai décidé de m’installer à Saint-Martin pour concrétiser ce projet et promouvoir la culture agricole à travers la technologie biologique, en créant un centre de connaissances autour de la nature, la flore et ses vertus existantes.

    Vous êtes revenu à Saint-Martin depuis combien de temps ?

    A.A : Je suis officiellement revenu à Saint-Martin en 2014. C’est véritablement à partir de cette année-là que j’ai commencé à réfléchir sérieusement à la manière de contribuer au développement de l’île. Du fait notamment de l’urbanisation et du statut de Saint-Martin dans le domaine touristique, j’ai constaté que Saint-Martin avait un besoin criant d’un espace dédié à l’écologie tropicale. Suite à ce constat, j’ai lancé une association appelée ‘Jardin Collectif’ pour sensibiliser la population locale, en particulier les jeunes, à la permaculture, à l’économie circulaire, et à l’écologie en général. Nous avons développé un jardin potager où nous replantions et semions ensemble… puis l’Ouragan Irma est arrivé.

    Avec quelles conséquences ?

    A.A : Cette catastrophe a révélé la vulnérabilité de Saint-Martin notamment en matière d’autonomie alimentaire. Ce choc a cependant été l’opportunité d’une véritable prise de conscience sur la nécessité de développer des projets durables pour préserver notre environnement et assurer notre résilience face aux catastrophes futures. L’orientation de notre projet de jardin collectif vers un véritable centre de recherche, d’études et de partage des connaissances est une des réponses que nous avons souhaité apporter pour répondre à ce défi.

    L’ouragan Irma a été un véritable électrochoc quant aux enjeux d’autonomie alimentaire à Saint-Martin.

    Quelles sont les principales difficultés que vous avez rencontrées ?

    A.A : Il n’existe pas d’études approfondies sur les sols à Saint-Martin. Nous avons observé une évolution progressive des sols, qui tendent à devenir plus calcaires et moins riches en matière organique. Cette situation concerne non seulement les zones littorales, mais aussi les terres intérieures, ce qui souligne l’importance d’une attention accrue à ces enjeux pour préserver la qualité de nos sols. Une situation connue de la collectivité qui est pleinement engagés pour face à ces défis.

    Avez-vous des exemples à nous donner ?

    A.A : Plusieurs appels d’offres ont été lancés par le territoire mais faute des compétences et des qualifications nécessaires, ils sont bien souvent déclarés infructueux. C’est là que notre projet prend toute sa valeur ajoutée puisqu’il va permettre, grâce à la base de données collectées de former la population locale de façon à ce qu’elle puisse s’emparer de ces sujets et répondre à ces besoins à l’avenir. Notre travail porte déjà ses fruits avec de nombreux bénévoles formés à la permaculture et à l’agriculture en adéquation avec la transition écologique en cours. Un souci demeure : beaucoup de jeunes formés partent pour faire leurs études et ne reviennent pas, faute d’infrastructures sur l’île. Nous avons besoin de créer et renforcer les infrastructures pour les garder sur place ou leur donner envie de revenir.

    Quels sont les enjeux pour les années à venir ?

    A.A : Nous avons l’ambition de développer un centre de recherche scientifique, non seulement pour étudier les sols et les végétaux, mais aussi pour approfondir nos connaissances sur les pratiques agricoles qui peuvent soutenir le territoire. Cela nous permettra d’assurer que nos sols et nos cultures sont en adéquation avec les normes écologiques et de santé, tout en respectant la biodiversité locale. Incontestablement, il y a une dynamique positive, avec de plus en plus de personnes intéressées par l’agriculture, la naturopathie, et l’herboristerie. Cependant, il manque un centre pour certifier et qualifier ces compétences, ce qui freine encore le processus.

    Quel est le rôle de la Collectivité ?

    A.A : Nous construisons ce projet avec le territoire. En lien avec la collectivité, la préfecture, et d’autres partenaires, nous entretenons une dynamique positive qui permettra, prochainement, de faire de ce projet une réalité. Pour l’instant, nous sommes surtout des conseillers d’orientation, dirigeant les jeunes vers des études en France ou en Guadeloupe mais, clairement, l’ambition est de leur donner l’envie de revenir travailler avec les compétences nécessaires pour contribuer au développement de l’Ile.

    Un message pour ces futurs néo-agriculteurs ?

    A.A : Saint-Martin n’a jamais eu d’agriculture intensive, ce qui offre des opportunités pour développer des projets écologiques. Nous avons besoin de jeunes motivés pour participer à ce développement. Je tiens également à mettre en avant la diversification des domaines de recherche. Saint-Martin a une biodiversité étonnante, avec des plantes médicinales et des espèces qui se développent bien ici. Nous devons sensibiliser la population à cette richesse et développer des projets – notamment dans le domaine des plantes médicinales et aromatiques – qui en tirent parti.

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